Appels à projets: place aux femmes
Introduction
Nous sommes ravis de vous présenter les intitiatives qui ont émergé suite à l’appel à projet relatif à la thématique « Place aux femmes » qui a débuté le 31 octobre 2022 et s’est clôturé le 31 décembre 2022. Le comité d’avis s’est prononcé en faveur du projet « Place aux femmes » porté par l’asbl Garance.
Description
Garance asbl propose de focaliser ses objectifs globaux autour de trois objectifs opérationnels :
- La réappropriation de l’espace public du quartier Cité Moderne par les femmes et les filles du quartier et qu’elles élargissent leurs usages des espaces publics en termes de type d’activités. On sait de part notre expérience et par les études réalisées autour de la thématique qu’encore aujourd’hui, les femmes et les filles, et les hommes et les garçons n’utilisent pas l’espace public de manière égalitaire et pour les mêmes raisons. Par la répartition inégalitaire des tâches ménagères, les femmes s’occupent toujours plus des enfants et des personnes dépendantes que les hommes, ce qui fait qu’elles utilisent les espaces publics plus souvent pour des petits trajets entre la maison, la crèche, l’école, le supermarché et le travail alors que les hommes vont plus souvent de leur maison à leur travail, en passant, parfois par une activité de loisir. Les femmes passent dans les espaces mais s’y arrêtent rarement, alors que les hommes ont plus tendance à les occuper, juste pour être là. Cela mène à des comportements d’évitements pour les femmes et les filles qui ne fréquentent plus certaines zones par crainte de harcèlement sexiste. L’objectif du projet est de rendre visible ces inégalités persistantes, mais surtout, de proposer aux femmes et aux filles des moyens d’actions pour se réapproprier ces espaces qui appartiennent à tout le monde, pour arriver à une répartition plus égalitaire entre les femmes et les hommes dans les espaces publics.
- La participation active des femmes et des filles aux processus de consultation citoyenne dans le cadre du contrat de quartier. De par les stéréotypes de genre, les femmes ont moins l’habitude de prendre la parole en public et que leur parole soit écoutée. Nous voulons leur proposer de prendre cette parole et qu’elles prennent part activement à la construction d’un quartier ou elles se sentiront légitimes et à l’aise. Il est important qu’elles soient présentes (dans toute leur diversité) à chaque étape du projet, tant sur les réflexions et l’élaboration des activités du début du projet, puis sur leurs réalisations ensuite, et enfin, pour la pérennisation des activités par la suite.
- La formation des actrices et des acteurs de terrain (travailleurs et travailleuses de rue, animateurs et animatrices de maison de quartier, gardiens et gardiennes de parc) à la déconstruction des stéréotypes de genre et à une approche genrée des rapports de domination dans l’espace public. Pour que ces inégalités diminuent, il est nécessaire d’accompagner ce processus. C’est pourquoi le projet inclut aussi les professionnel.le.s de terrain, qui seront également le relais après la fin du projet, pour que ces objectifs perdurent dans le long terme.
Actions proposées
Il s’agit de compter la présence des femmes et des hommes dans un espace donné et identifier leur activité. Ces comptages auront lieu tout au long du projet pour permettre d’observer l’évolution des usages. De même, des comptages à différents moments de la journée, de la semaine et de l’année donneront une image représentative de l’investissement genré des espaces du contrat de quartier.
Une marche exploratoire est une promenade encadrée d’un groupe de 6 à 8 femmes dans un quartier qui leur est bien connu, soit parce qu’elles y vivent, soit parce qu’elles y travaillent, soit parce qu’elles le fréquentent pour d’autres raisons. Mais c’est plus qu’une simple promenade : une méthodologie encadre la réflexion et les échanges des participantes afin qu’elles perçoivent leur quartier avec un regard nouveau et approfondi qui leur permet d’identifier ce qui leur semble être accessible, accueillant et sécurisant ou pas. Pour que toutes les femmes et les filles puissent avoir la parole, il s’agit de diversifier les publics des participantes, et ce, afin que toutes les réalités de vie des femmes puissent être entendues et prises en considération. Nous organiserons 10 marches exploratoires.
Pour élargir et diversifier les présences dans et les usages des espaces publics des femmes et des filles, nous organiserons deux activités sportives extérieures inhabituelle, que ce soit par le type d’activité (des activités normalement effectuées par des garçons ou des hommes, comme le football) ou par le lieu ou l’horaire (en hiver, le soleil se couche vite et les activités en extérieur auraient donc lieu en soirée lorsque les femmes et filles ont tendance à ne plus occuper l’espace public). Ces expériences doivent encourager les femmes et les filles à investir les espaces publics de manière plus diversifiée et à pied d’égalité avec les garçons et les hommes. Nous proposerons dans un premier temps du football et du skateboard comme premières activités mais seront ouvertes à proposer d’autres types d’activités en fonction des intérêts des femmes et des filles. Nous viserons la pérennisation d’une d’entre elles à rythme régulier (ex. hebdomadaire).
L’autodéfense féministe est une approche globale de prévention des violences et du sentiment d’insécurité. Les participantes apprennent à connaître et à faire respecter leurs limites de manière verbale, non-verbale et physique. Le groupe est un lieu d’échange et de co-construction qui vise à renforcer la confiance en soi et la capacité d’action individuelle et collective des participantes. Nous organiserons 4 stages d’autodéfense de un jour, dont deux pour femmes et deux pour filles.
Formation de 15 acteurs et actrices de terrain (travailleurs et travailleuses de rues, animateurs et animatrices de maison de quartier, gardiens et gardiennes de parc) à la déconstruction des stéréotypes de genre et à une approche genrée des rapports de domination dans l’espace public. Grâce à cette formation, les acteurs et actrices de terrain pourront être des personnes relais pour la pérennisation du projet. Pour les femmes et les filles, avoir des personnes ressources qui sont conscientes des réalités et qui ont appris à décoder les rapports de domination et les conséquences qui en découlent est un réel atout pour une bonne réappropriation des espaces publics. Cela augmentera leur sentiment de sécurité et de légitimité. Pour les acteurs et actrices de terrain, cette formation est un outil pour leur travail quotidien.
Pour informer les habitant·e·s, les acteurs et actrices de terrain et les acteurs et actrices de la commune sur le projet, nous profiterons des temps de rencontre entre habitant.e.s organisés dans le cadre du contrat de quartier pour communiquer sur le projet et visibiliser les résultats, en proposant, par exemple, des activités en non-mixité. Par ailleurs, nous écrirons également et bien évidemment un rapport d’évaluation du projet complet à la clôture de celui-ci.
Contact
Adresse mail: tilgarance@gmail.com